Rencontre du 3ème type

Août 2012.

Ma famille étant à Marseille, je n'ai pas envie de me faire opérer à Paris et de passer un mois de convalescence post-opératoire seul dans mon petit studio. Je décide avec l'accord de mon orthodontiste de me faire opérer à Marseille. Mes parents étant dans le milieu médical, nous nous renseignons très précisément, et après avoir "essayé" plusieurs noms, nous nous arrêtons sur un chirurgien. Mon orthodontiste parisien se renseigne également à son sujet auprès de ses confrères et me donne le feu vert.

Nous sommes en août 2012 et je rencontre donc mon chirurgien, praticien hospitalier du service de chirurgie maxillo faciale d'un grand CHU de Marseille, réputé jusqu'à Paris.

Le contact est excellent. Il prend son temps pour tout m'expliquer, avec un petit humour fin. Il commente mes radios en validant la rétromandibulie. Il m'explique également sur mon profil que j'ai une face "courte", c'est à dire un maxillaire (os de la mâchoire supérieure) très peu développé, tassé, car comprimé pendant ma croissance par ma mâchoire serrée de stressé. Je suis stupéfait d'une telle analyse, tout à fait exacte. J'ai effectivement tendance à toujours serrer les dents, et j'apprends que cette habitude porte un nom. Je suis un bruxomane crispeur. J'ai tellement peu d'os maxillaire que certaines racines de mes dents débouchent dans le sinus ... !

Le chirurgien sort un crâne en plastique et m'explique que compte tenu de tous ces éléments il aimerait changer le programme. Plutot que de trop avancer la mandibule, il souhaite retoucher également au maxillaire pour l'abaisser, ainsi détasser mon étage supérieur, ce qui me permettrait de mieux respirer également, et de mieux harmoniser mon visage.

J'avais fait un long travail sur moi-même ces derniers mois pour accepter la chirurgie d'avancée mandibulaire. L'idée d'intervenir également sur l'os maxillaire me tue. Je transpire, je me sens mal. Le chirurgien m'explique que la découpe s'effectue de manière à détacher totalement le plateau maxillo palatin et ... il s'interrompt, se tourne vers mon père : "il est pas bien le petit là ... !"

"Moi : je suis ... en train ... de faire un malaise ..."

Le chirurgien bascule le dossier de ma chaise en arrière et pose sur mon front une compresse humide.

"Alors là avec l'ostéotomie du maxillaire je t'ai seché hein ? C'est toujours à ce moment-là qu'ils s'évanouissent"

Je mets des jours à m'en remettre.