Jour J

Tout va tellement vite que je n'ai pas vraiment le temps de stresser.

L'équipe du matin me réveille, me donne la Bétadine pour la douche et le bain de bouche ainsi qu'un Témesta (pour se relaxer) à prendre une fois les préparatifs terminés. Pas de petit déjeuner évidemment, il faut être à jeun.

Je me rase au lavabo de ma chambre (rasage de près obligatoire le matin de l'opération !) puis tente d'aller à la douche, mais celle-ci est occupée comme la veille. Une fois enfin à l'intérieur, une infirmière frappe à la porte en me demandant de me dépêcher. Ben oui mais je viens à peine de rentrer !

De retour à ma chambre le brancardier est déjà là pour me conduire au bloc. Le personnel me presse. J'ai du mal à nouer la blouse de bloc (à l'arrière) et je n'aime pas trop me ballader le derrière à l'air ! J'avale le Témesta (avec un chouilla d'eau) et grimpe sur le brancard.

Je suis remis à la brancardière de bloc qui me pose les questions d'usage afin de bien identifier son patient et me passe un bracelet identificatif à la cheville. Je suis ensuite remisé dans un coin pendant quelques minutes. Je vois passer l'anesthésiste qui m'avait reçu quelques jours au paravant en consultation. Elle me salue et me prodigue un conseil :

"Conseil d'ami ... pour l'oedème ... il faudra se lever et marcher"

Ca y est je suis bringueballé dans la salle d'opération. On accole mon brancard à la table d'opération, je me transvase dessus. L'infirmière me pique au pli du coude (et me fait sacrément mal, ce qui est rare vu mes belles veines !). L'anesthésiste place les ventouses pour le monitoring sur mon thorax. J'entends le bip-bip-bip accéléré de mon coeur légèrement stressé. Pour me détendre je commente à voix haute la situation :

"Votre appareil trahit mon état d'esprit !"

Rires de l'infirmière et de l'anesthésiste. "Le contraire aurait été inquiétant !"

L'anesthésiste me pose un masque sur le nez.

- trou noir -